23 Novembre CHEVREUSE 78460 // L’instrument de musique, une étude philosophique


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les racines du ventCONFERENCE BERNARD SEVE BOBBY MLES RACINES DU VENT

Cher(e)s Ami(e)s,,
Ce soir, vous êtes invités à une soirée à la librairie « Les Racines du Vent » :
L’instrument de musique, une étude philosophique
Conférence de Bernard Sève accompagné au bandonéon, accordéon, harmonica,
cigar-box guitar, percussions par Bobby M.

La Librairie de Chevreuse organise une rencontre autour d’un livre sur l’instrument de musique et de la philosophie de l’art :
L’humanité a inventé environ 12 000 types d’instruments de musique, chacun exprimant une facette de l’imagination humaine. De façon étonnante, la philosophie néglige cet objet dont se sont depuis longtemps emparés acousticiens, musicologues, ethnomusicologues et historiens.
Relevant le défi d’une étude philosophique, Bernard Sève montre que la musique, cet art si singulier, commence pour ainsi dire avec l’usage des instruments : c’est la « condition organologique de la musique ». L’instrument, inscrit dans le temps historique dont il porte les marques, construit le temps musical de l’œuvre ou de l’improvisation. Il joue un rôle central dans l’ontologie de l’œuvre musicale : la musique est le seul art dont les instruments sont utilisés tout au long de la réalisation de l’œuvre. Une fois le tableau achevé, le peintre n’a plus besoin de son pinceau ; mais, la partition terminée, le musicien a plus que jamais besoin des instruments. En jouant l’œuvre, l’instrument passe de son corps physique à son corps musical, quand le corps naturel de l’instrumentiste se fait corps musicien.
Ainsi placé sous un jour inédit, l’instrument de musique est ici rendu à sa place essentielle.

1er Moment : premier contact avec les instruments [environ 20 mn]

– Bernard : présentation de la soirée. Originalité de l’intervention de Bobby M. Il s’agit de penser l’instrument à partir des instruments réels. Inventivité humaine et grand nombre des instruments – ce que cela nous apprend sur la nature des instruments et de la musique.
L’instrument de musique n’est comparable à aucun autre objet technique.

– Bobby joue de trois instruments différents (environ 1 à 2 mn pour chaque), séparément les uns des autres : il s’agit de faire entrer l’auditoire dans la diversité du monde sonore : Premier contact avec la variété des sons et des timbres inventés et produits grâce aux instruments.
On commence par des instruments « simples », et pas trop forts.

Il faut aussi savoir entendre le silence

– 1) grosse caisse : trois sons différents (selon la batte utilisée, peau de mouton, feutre dur, plastique)
– 2) kalimba (piano à pouces africain)
– 3) tabla (Bayan)

– Bobby et Bernard : réflexions sur les matériaux dans lesquels les instruments sont fabriqués (cf. IM p. 47 sq. ; même un simple caillou, lithophone et phonolithe, IM p. 185). La membrane du tabla (qu’il faut entretenir et protéger avec du talc ou de la terre, etc.).

– La question de l’accord de l’instrument. Bobby accorde le tabla en expliquant. Qu’est-ce qu’accorder un instrument ?

– Bernard et Bobby : dialogue semi-improvisé sur les instruments (on parle un peu des techniques de jeu, de leur origine populaire, etc.).

– Bernard : remarques sur l’acoustique, le fait que l’invention précède la théorisation scientifique de l’instrument, etc. Modification des instruments par l’instrumentiste.
Les différents types de lutherie (IM p. 42-45) :

– lutherie populaire
– lutherie professionnelle (artisanale, savante)
– lutherie industrielle
– lutherie techno-scientifique (exemple le Theremin ou le synthétiseur)
– lutherie sauvage (des instruments éphémères pour des sons éphémères)
2ème Moment : Les corps de l’instrument, les corps de l’instrumentiste [environ 25 mn]

– Bernard : théorie des deux corps de l’instrument (physique et musical) et des deux corps de l’instrumentiste (physiologique et musicien). Le travail du corps, le geste, etc.
Le corps doit tenir et maintenir l’instrument (bandonéon tenu par rien).
Idée d’énergie et de continuité d’énergie (Claude Cadoz)

– Bobby joue plus longuement de quatre instruments (toujours séparément l’un de l’autre).

– 1) cymbales, en en jouant avec différents excitateurs : baguettes, balais (nylon ou métal), mailloche, archet
– 2) cigar-box guitare, en variant les modes de jeu, en se servant de bottle-neck, etc.
– 3) harmonica : la question du « souffle », le rôle de la langue
– 4) accordéon

– Bernard : définition de l’instrument (IM p. 166-167) ; réflexion sur les « instruments d’instruments » (p. 153-154, mailloche, archet, bottle-neck, plectre, etc.)

– Bernard et Bobby : discussion sur les gestes instrumentaux. Bobby a-t-il le même « corps musicien » quand il joue de tel ou tel instrument ? La notion d’espace du corps, de « transaction » entre le musicien et son instrument (chacun des deux doit s’habituer à l’autre, si on peut dire)
Bobby explique comment il a « réappris à marcher » ; comment on construit des automatismes, etc.

3ème Moment : les affinités organologiques [environ 20 mn]

– Bernard : les instruments jouent rarement seuls. On passe à la question : qu’est-ce que jouer à plusieurs ?
Théorie de la disponibilité et de l’affinité organologiques (IM p. 226, puis 230).
Pourquoi certains instruments s’accordent-ils bien ensemble (question de timbre, d’amplitude, etc.) ?
bien distinguer (1) un instrument accordé au sens tonal (accorder un piano) et (2) le fait que des instruments « s’accordent » entre eux, c’est-à-dire sonnent bien ensemble ; il s’agit d’un accord timbral. Pourquoi tel timbre sonne-t-il bien avec tel autre timbre ?

– Bobby joue le « trio parfait » : harmonica + percussions (y compris shakers) + cigar-box
– Ensuite Bobby enrichit peu à peu son instrumentarium, il ajoute des instruments les uns après les autres. Bobby en polyinstrumentiste.

– Bernard lit le texte d’André Schaeffner sur le corps qui « s’enveloppe de musique » : Origine des instruments de musique, Introduction ethnologique à l’histoire de la musique instrumentale, 1936, p. 35.

– [Si on a le temps : quelques remarques sur la musique de chambre et sur la musique orchestrale, rôle du chef d’orchestre : le quatuor à cordes comme ensemble « parfait », etc.]

4ème Moment : philosophie de l’instrument [environ 15 mn]

– Bernard développe deux idées importantes :

– a) la musique existe « sous condition organologique », elle commence avec l’instrument (même si la voix est très importante) ; l’invention musicale est enracinée dans la pratique instrumentale

– b) approche « ontologique », c’est-à-dire portant sur (1) le mode d’existence et (2) l’identité de l’instrument de musique et de l’œuvre musicale.

– les instruments ont plusieurs identités musicales (la trompette, instrument de musique dite classique, de jazz, d’harmonie municipale, de musique militaire, etc.). Les instruments peuvent voir leur identité varier ou s’enrichir au cours du temps.
Identité par le timbre, par le geste, par le répertoire, etc. Potentialité des instruments. Cf. IM p. 287-288.

– l’existence de l’œuvre musicale n’est intégrale et complète que lorsqu’elle est effectivement jouée – cas unique parmi les arts (dans les autres arts l’instrument de production peut être mis de côté quand l’œuvre est achevée, ainsi le pinceau du peintre).

Conclusion : E prima la musica ! [environ 5 mn]

– Bobby joue une musique de conclusion. C’est la musique qui a le dernier mot !

Discussion avec le public

 

LIEUCHEVREUSE 78460

HORAIRE 20h30

ADRESSE 66, rue de la Division Leclerc, 78460 CHEVREUSE

TARIF entrée libre